L'Empire et nous seuls pouvons.

La main gantée s’abattit sur le visage de l’homme attaché dans une gerbe de sang. L’arcade droite venait d’éclater sous un des plombs du gant.
Vladimir n’eut pas le moindre sentiment de répugnance en voyant le sang imprimer son uniforme blanc, en même temps, il ne s’agissait pas du sien.

Il leva à nouveau la main et l’abattit avec plus de force. Une fois encore les plombs incrustés dans le gant en cuir firent éclater les chairs de l’individu.
Ces chairs qui éclataient lui rappelèrent un autre coup.

…

Sa joue était cuisante alors que le professeur parlait.

Vladimir, tu dois te concentrer et apprendre à frapper.

L’enfant baissa la tête et répondit.

- Oui, père.

Cette fois, l’enfant vola sous le coup. Il s’écrasa lourdement au sol alors que la leçon suivante était donnée sans le moindre état d’âme.

- En ce lieu, je ne suis pas ton père, Vladimir Illich, je suis ton professeur.
Je suis Grigori Iefimovitch Necronis, descendant du staretz Grigori Iefimovitch Raspoutine.
Notre famille a changé de nom pour se mettre à l’abri de l’Okhrana, cette saloperie de police tsariste. Mais nous avons survécu grâce aux arts de notre ancêtre.
Nous nous sommes ensuite cachés aux yeux des bolcheviques, cette race dégénérée pour qui nous restions un des symboles du tsarisme. Mais là encore, nous avons survécu.
Nous avons ensuite échappé au capitalisme, et maintenant nous survivrons à ce nouvel ordre : l’Empire.

Le père garda un temps le silence avant de reprendre.

- Comprends-tu, Vladimir ? Nous sommes des survivants de l’ancienne époque.
Ceux qui sont venus avant toi et moi, ont sauvegardé notre famille, son nom et son histoire, et nous devons poursuivre leur œuvre.
Notre illustre ancêtre avait rassemblé et perfectionné les techniques des yogis, il nous a appris à mentir sans aucun symptôme physique, et même les machines les plus perfectionnées ne peuvent percer la valeur de son enseignement.
A l’époque rouge, nos ancêtres ont intégré les rangs du KGB pour s’assurer de la sécurité de la famille. Notre art pour le mensonge nous a permis de devenir des experts dans l’art délicat de l’interrogatoire. Qui mieux qu’un menteur, peut en confondre un ? Et quelle meilleure place pour nous que celle de celui qui est chargé de prendre les informations ?
Après l’éclatement du bloc soviétique, nous nous sommes vendus aux autres nations. Mais chacun de nous au zénith de sa vie revenait à la famille pour enseigner. Ceux là ont appris du FSB, du MOSAD, des français si réputés pour leurs tortures et de bien d’autres.
Chacun de nos ancêtres a apporté une pierre à l’édifice, moi-même j’ai apporté ma pierre.

Vladimir voyait le regard de son père, un regard dur et droit.
- Il est temps pour toi, Vladimir Illich, d’apprendre de tes ancêtres. C’est pour cela que je ne peux être ton père en ce lieu, ici je suis ton professeur et il ne sera permis aucune de ses faiblesses humaines que les autres tolèrent de leur progéniture.

Le père s’élança le pied en avant pour frapper l’enfant à terre …

…

Le sang gicla une fois de plus de la lèvre éclatée du prisonnier.

L’officier impérial assis dans un coin de la pièce était décontenancé. Vladimir Illich était réputé dans son domaine et pourtant il n’avait encore posé aucune question, se contentant de marteler les chairs de son prisonnier.

Pourtant il resta silencieux, observant l’homme qui l’intriguait bien plus que le prisonnier. Vladimir était un homme de stature très moyenne. Pour l’avoir vu à l’entrainement, l’officier se méfiait de lui, il l’avait vu mettre ko un commando impérial sans le moindre effort. Et lorsque l’on avait demandé à celui quel était cet art martial, il avait répondu d’un mot Krav-maga sans expliciter plus que cela.
Il avait fallu faire des recherches pour retrouver la trace de cet art de combat inventé pour les besoins d’une armée qui avait disparu depuis la troisième guerre mondiale.

Mais ce qui intriguait le plus le commandant impérial, était l’attitude de Necronis. La plupart des Officiers de Justice comme l’Empire avait nommé si diplomatiquement les bourreaux étaient des êtres vicieux, prenant plaisir à torturer et à maltraiter leurs clients. L’officier Necronis lui ne semblait avoir aucun plaisir ni aucun déplaisir d’ailleurs à accomplir sa tache.
Il l’accomplissait de façon méthodique, frappant si c’était nécessaire, sans jamais aller plus loin que nécessaire. Il tuait rapidement et proprement, une fois les informations acquises sans prolonger un supplice inutile.

Pourtant il ne semblait pas sujet à la pitié, ni à aucune des sensations humaines d’ailleurs, pensa le commandant. Un animal à sang froid, voilà l’image qui venait à l’esprit du commandant.

Tout ce temps, les poings de Vladimir avaient frappé sans relâche s’abattant sur les poings sensibles du corps du prisonnier, brisant proprement mais non sans douleur plusieurs os.
Vladimir avait soigneusement lu le dossier du prisonnier. Celui-ci s’était rebellé contre l’ordre impérial, il avait intégré une cellule clandestine, puis l’avait dirigé pendant 10 ans. Il ne serait pas du genre à parler facilement, le commandant avait refusé de le laisser croupir un temps pour le désorienter. Ils voulaient qu’il parle de suite et sans tarder, son groupe de résistance devait tomber.

Vladimir avait donc choisi de le frapper et de le briser, celui-ci ne parlerait pas pour survivre, mais pour mourir. Chaque morceau de chair flasque serait martelé de coups jusqu’à ce qu’il n’ait plus aucun espoir.

De longues heures passèrent sans que jamais Necronis ne s’arrête. Les coups tombaient encore et encore, sans force excessive pour que le corps humain ne court-circuite pas la douleur.

Soudain, le commandant sursauta, le bourreau venait de parler à son « client ».

- Si tu parles, je cesserais de frapper.

La réponse du prisonnier fut rapide.

- Vas te faire enculer, sale …

Il ne put terminer sa phrase que dans un cri lorsque la main experte du bourreau l’attint au nez déjà brisé.

Mais tous l’avaient entendu, le ton du prisonnier était désormais bien moins impétueux qu’à son arrivée. Il parlerait bientôt, le commandant le savait, l’Officier de justice le savait, et le prisonnier lui-même commençait à le comprendre.

…

Cette nuit là, l’assaut des troupes de chocs eut lieu sans une seule hésitation, et bientôt on aligna les morts dans les rues de la cité. Une cellule de la résistance venait d’être exterminée jusqu’au dernier maillon.

Necronis lui observait la scène d’un balcon de la citadelle en tenue d’apparat. Sur son épaule, le blason doré des Officiers de Justice l’annonçait à tous, seul l’Empire et ses officiers de justice pouvaient juger leurs pairs.

Vladimir relut le message de l’Inquisition Impériale, il portait un code noir, le plus haut possible.

«

Message Confidentiel – Ordre 66-19 – A détruire après lecture.

Destinataire : Officier de Justice de 1er niveau Vladimir Illich Necronis

Des éléments séditieux ont été repérés au sein de la garnison.
Repérez, analysez et éradiquez.

Un autre Officier de Justice 1er niveau arrivera par la Nef Inquisitoriale "Falchion".
Naviguez de concert, et purifiez l’Empire par l’acier et le feu.

»

Vladimir relut le message jusqu’à le graver dans son esprit, puis il répandit dessus de l’acide, bien plus efficace que le feu, et surtout laissant bien moins de cendres analysables.

Vladimir était assis au comptoir du sordide bar de l’équipage, il lisait un holojournal de Terra Prime en buvant une boisson vitaminée, tandis que les space marines se rependaient en insulte, en alcool et en vomissures (la plupart du temps dans cet ordre).
Tout à coup, il sentit le picotement si particulier sur sa nuque, et instantanément baissa la tête, évitant de justesse un verre qui alla s’éclater sur le mur derrière le comptoir.

Il se leva de son siège pour faire face à la table d’où le projectile était venu, c’était en faisant ce geste que sa capote militaire tomba et laissa apparaître le blanc si particulier des tenues d’Officier de Justice.

Aussitôt le silence se fit dans le bar, l’heure n’était plus à la fête. Un des quatre space marines occupant la table, se leva aussitôt au garde à vous.

- Excusez-moi, Officier. Ce geste n’était pas voulu, c’est un geste malheureux qui a envoyé le verre.

Il fit un signe de tête pour montrer son bras cybernétique. Vladimir resta silencieux, tous auraient pu croire qu’il pesait la valeur de cette excuse, mais il n’en était rien. Son œil exercé avait été attiré au fond de la salle par un rapide mouvement. Un Tech venait de cacher rapidement ce qui se trouvait sur sa table, et doucement le faisait glisser vers une sacoche sur ces genoux.

Vladimir hocha doucement la tête en direction des marines.

- Bien, sergent. Ce n’est rien.

L’homme resta de marbre, mais tous ressentir le soulagement dans la salle.
Celui-ci ne dura pas longtemps car bientôt la voix glaciale de l’inquisiteur se fit à nouveau entendre.

- Sergent, vous et vos hommes êtes de nouveau en service. Veuillez escorter dans les quartiers inquisitoriaux ce Tech qui tente de se faire discret au fond.

A ces mots, le Tech s’était levé brutalement pour fuir, révélant à tous, sa présence. Il était rapide, mais pas assez pour quatre marines entraînés. Il fut rapidement immobilisé et ramené au pied de l’inquisiteur qui s’empara de la sacoche.
Vladimir y jeta un œil et trouva plusieurs sachets de drogues locales. L’usage en était
strictement interdit car il était préférable pour l’Empire que ses soldats ne soient pas dépendants d’une drogue dont le commerce était entre les mains des alphans.

L’inquisiteur se pencha alors pour récupérer sa capote au sol, et sans un geste pour les marines sortit en direction des quartiers réservés aux procès inquisitoriaux. Les quatre soldats le suivaient encadrant le prisonnier sans ménagement.

Le groupe marcha prés de cinq minutes avant d’être rejoint par une escouade que le sergent avait appelé par comlink. Il s’approcha donc de l’inquisiteur pour expliquer son geste.

- Officier, il m’a semblé judicieux d’appeler du renfort, ce genre de trafiquant n’est que rarement seul.

L’inquisiteur acquiesça avant d’ajouter.

- Sergent, vous m’assisterez en temps que témoin pendant l’interrogatoire.

Le sergent devint blême, on racontait bien des choses sur la cruauté de la justice inquisitoriale, cependant il n’avait nullement le loisir de se dérober à la demande de l’officier de justice.

- A vos ordres, officier.

…

La pièce était vide à l’exception d’une table et de trois chaises. Sur l’une d’elles contre le mur, le sergent était assis silencieux, les deux autres se faisaient face autour de la table. L’inquisiteur était silencieux depuis un moment, lisant paisiblement le dossier du Tech. Celui-ci s’agitait mais les menottes en plastacier étaient solides, et il était loin de posséder la puissance musculaire nécessaire à les briser.

L’inquisiteur resta silencieux un long moment parcourant les feuillets un à un, lisant chacun d’eux. Il finit cependant par lever la tête vers le Tech.

- Mr Anderson (quoi ? il y aurait un clin d’œil ? non, pas plus que dans le précédent pour ceux qui auraient pas vu ), vous allez me parler et me donner l’ensemble des informations en votre possession.

Le Tech sourit.

- Mais bien sur, et votre numéro fasciste devrait me terrifier et me faire parler. Essayes la torture, connard, ça marchera mieux.

Vladimir sourit.

- Cette méthode est trop longue, Mr Anderson. Mais je pense que si je l’appliquais là, j’y gagnerais en efficacité, non ?

Il fit glisser sur la table une photo d’un jeune enfant. Le visage du Tech se décomposa.

- Vous ne pouvez pas, c’est un enfant, il n’a rien fait, mais …

- Silence. La justice de l’empereur a tous les droits. Je peux si je le souhaite installer ici même un système holographique, je peux demander à la justice inquisitoriale de la planète 76895-b surnommée Ichtyon la verte de prendre votre femme et votre fils pour participer à notre entretien. Est donc à ces extrémités que vous souhaitez m’amener ?

Le Tech commença à sangloter doucement avant de dire d’une voie basse.

- Je vais parler, Officier.

…

Le monologue du Tech avait duré prés de deux heures, il avait fourni tous les détails qu’il connaissait, chaque nom, chaque endroit, chaque client, il venait à présent d’être emmené en détention.

Le sergent se leva alors et s’approcha pour signer le procès verbal de son empreinte numérique.

- Officier, c’est la première fois que je vois un inquisiteur essayer autre chose que la torture.

Il s’empara de la photo de l’enfant qui était toujours sur la table.

- Auriez vous mis vos menaces à exécution ?

Vladimir leva la tête, observant silencieusement le sergent pendant de longues secondes, il dit alors d’une voix calme.

- Ichtyon la verte n’existe plus, la Flotte l’a désintégrée sur ordre de l’Empereur pour haute trahison de son gouverneur. Son fils est mort depuis prés de deux mois.

Vladimir se leva et salua le sergent avant de sortir. Il avait joué son role ...

(Rp en partie importé du forum des impériaux : http://qg-imperial.forums-actifs.net/consulat-de-l-imperium-f5/the-conclave-t68.htm)

Suite à la trahison de l'inquisiteur de première classe Samael Von Castellan, un message quitta la planéte dans le plus grand secret. Il emprunta des voies de communication et un cryptage réservés aux plus hautes sphéres de l'Ordo Inquisitoris.

«

Message Ultra Confidentiel - Cryptage impérial niveau alpha.

Destinataire : Conseil de l'Ordo Inquisitoris

L'inquisiteur de première classe Samael Von Castellan est tombé aux mains du Chaos.
J'ai ordonné au Frère capitaine Ortarus de chasser le déviant et de le ramener pour qu'il soit jugé de façon exemplaire.

Je préconise à l'issue du jugement l'usage de nucléaire sur site en vue de la suppression totale de la division impériale.
Les propos qu'ils ont entendu pourraient en détourner du droit chemin. Dans le doute, éradiquons les graines du chaos.
En attente de confirmation de l'ordre.

Inquisiteur de première classe Vladimir Illich Necronis

»